John Ryan
Honorer l’humanité des personnes vivant avec l’Alzheimer grâce à l’art.
Récemment, par un beau matin d’automne, l’artiste québécois John Ryan s’est retrouvé à mélanger les couleurs et à diriger les coups de pinceau d’un agriculteur retraité du sud de la province. L’agriculteur, atteint d’un trouble cognitif, aidait Ryan à réaliser son plus récent projet, une fresque murale destinée à honorer la résilience et le talent des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, et à célébrer le travail des Sociétés Alzheimer du Québec qui, au cours des 30 dernières années, les ont aidés, ainsi que leurs proches aidants, à avoir la meilleure qualité de vie possible. Mais il y avait un problème : l’agriculteur racontait ses souvenirs de récoltes et de dur labeur, des propos qui rejoignaient Ryan, lui qui a grandi sur une ferme.
« Nous avons dû nous arrêter de peindre pour pouvoir socialiser et discuter », rapporte Ryan, « Nous avions beaucoup en commun. »
En fait, partout où Ryan s’arrêtait durant sa récente tournée des 20 Sociétés Alzheimer du Québec, dans le cadre d’un projet artistique provincial présenté par la Fédération des Sociétés Alzheimer du Québec, il finissait par mettre le pinceau de côté pour bavarder avec les douzaines de personnes atteintes de maladie d’Alzheimer, dont certaines étaient elles-mêmes artistes, qui l’ont aidé à réaliser sa murale. L’œuvre de 18 pieds sur 7 pieds rassemble 20 toiles reflétant les particularités du territoire de chacune des Sociétés régionales.
« Il ne s’agissait pas d’une activité d’art-thérapie, mais la réalisation de la murale avait bien souvent quelque chose de thérapeutique », se rappelle Ryan, et ce, pour lui-même autant que pour ceux qui l’aidaient.
« Au départ, je ne savais pas grand-chose de ce que vivaient les gens atteints de cette maladie, avoue-t-il. Lorsqu’on vous en parle pour la première fois, un frisson vous descend dans le dos et vous n’avez tout simplement pas envie de parler à la personne atteinte. Vous ne savez pas quoi dire! »
Ce qu’il a appris, c’est ce que les personnes atteintes savent déjà : il nous faut d’abord vaincre la stigmatisation si nous voulons faire quelque chose. Un sondage récent, dans lequel on a demandé à plus de 1200 Canadiennes et Canadiens touchés par la maladie d’Alzheimer et autres maladies cognitives de préciser leurs priorités en matière de recherche, a révélé que la stigmatisation était leur principale préoccupation. Le sondage de 2017, qui fait partie du Partenariat canadien pour l’établissement des priorités sur les maladies cognitives, a été financé par le Programme de recherche de la Société Alzheimer du Canada.
John Ryan affirme que ce n’est pas si difficile de parler avec les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. On finit toujours par se trouver quelque chose en commun, comme avec n’importe qui d’autre.
Il mentionne le cas d’une des personnes qui l’ont aidé à réaliser sa murale et qu’il n’oubliera jamais. Cette femme avait du mal à communiquer, mais elle chantait en travaillant. Ryan lui a dit que, lorsqu’il peint chez lui, il aime bien écouter de la musique et qu’il aimait l’entendre chanter.
« Elle rayonnait tout simplement de joie quand je lui ai dit ça, ajoute-t-il. Vous vivez de belles expériences, quel que soit l’avancement de leur maladie. Il leur reste beaucoup d’humanité, beaucoup de talent, beaucoup de bon temps. Nous devons juste faire l’effort d’aller vers eux. »
La murale de Ryan a été dévoilée dans le cadre du Mois de la sensibilisation à la maladie d’Alzheimer, le 10 janvier, au Centre St-Pierre à Montréal. Tout au long du mois, le public aura l’occasion d’admirer l’œuvre d’art ainsi que d’autres tableaux de l’artiste.
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